05 août 2024
Le 05 août 2024
Viticulture : Point sur l'avancée du millésime 2024 en Languedoc-Roussillon

Les vendanges, une étape cruciale pour le secteur viti-vinicole, approchent à grands pas. À cette occasion, nous avons interrogé nos vignerons partenaires sur l’état de leurs vignes et de l’avancée du millésime 2024.

 

À l’image de ces dernières années, le millésime 2024 est marqué par le dérèglement climatique : un hiver doux et un manque d’eau notable, puis au printemps d’importants flux pluviométriques, et une période estivale tardive, autant de défis auxquels nos vignerons partenaires ont dû faire face.

 

Les conditions de la vigne :

À la mi-juillet, pour certains d’entre eux, l’étape de la véraison n’était qu’à son tout début comme au Château Mire l’Étang à Fleury ou encore dans les Corbières.

Par ailleurs, malgré une forte pression des maladies, notamment de l’oïdium et du mildiou du côté de Nîmes et de Beaucaire par exemple, les vignerons ont pris les précautions nécessaires pour surveiller de près et faire face à ces maladies.

Globalement, pour la majorité de nos partenaires, répartis dans toute la région Languedoc-Roussillon, les vendanges 2024 s’annoncent tardives par rapport à la récolte 2023, avec plus ou moins quelques jours de retards selon le terroir.

 

Défis climatiques et gestion des ressources en eau :

Quand certains de nos vignerons partenaires ont connu une année de grande sécheresse, comme la Famille Fabre qui a enregistré 348 mm d’eau cumulés de juillet 2023 à juillet 2024, d’autres ont profité de belles pluviométries. Au Cellier du Pic, au pied du Pic Saint Loup, on a comptabilisé 500 mm d’eau en 6 mois, un record dû aux fortes pluies du printemps et du début d’été. Si cela a profité à certaines vignes, pour d’autres, ces pluviométries ont perturbé la floraison, impactant potentiellement le rendement, comme pour la Famille Gastou dans le Minervois. Cependant, les vignes de ce terroir ont pu bénéficier du climat plus chaud et sec des dernières semaines, avec des nuits douces grâce à la tramontane, favorisant ainsi la maturité des raisins.

Cette année encore, la gestion des ressources en eau est un enjeu majeur, comme le souligne Pierre, œnologue chez les Vignerons de Camplong dans les Corbières. Thomas, du Cellier du Pic appuie également cet argument en évoquant les défis climatiques : « Ces aléas obligent le vigneron à arbitrer des compromis dans ses pratiques culturales (tailler plus tard, maximiser le couvert végétal au risque de favoriser le mildiou, revoir son encépagement vers des cépages plus résistants notamment à la sécheresse…) mais également à intégrer le risque financier plus sérieusement dans l’équation économique de son exploitation. » De nombreux critères que les vignerons doivent prendre en considération pour adapter leur culture face aux enjeux climatiques, toujours plus présents chaque année.

 

En conclusion, malgré les nombreux défis climatiques auxquels ils sont confrontés, nos vignerons partenaires ont démontré une résilience et une adaptabilité remarquables. Leur engagement constant et leur expertise leur ont permis de maintenir un excellent état sanitaire dans leurs vignobles. Alors que certains prévoient un millésime 2024 exceptionnel et d’autres un millésime équilibré voire prometteur, une chose est certaine : le millésime 2024 sera le reflet de leur travail acharné et de leur capacité à surmonter les aléas climatiques. Nous attendons avec impatience de découvrir les fruits de leurs efforts lors des prochaines vendanges.