Il y a plusieurs semaines, nous vous avions partagé le bilan du laboratoire Natoli de ces derniers mois. Et le constat s’avère aujourd’hui plutôt cohérent avec ceux de nos partenaires vignerons présents dans la région.
À la mi-année, il est temps de faire un point sur l’état des vignes de nos partenaires : entre sécheresse d’un côté de la région et forte humidité de l’autre, on se retrouve face à des sols desservis de façon très distincte.
Un hiver particulièrement sec
Dans toute la région, on reconnaît un hiver particulièrement sec qui a engendré une sécheresse au niveau des sols qui n’ont pas pu être rechargés en eau. Notre partenaire, LP Nature, nous explique que lorsque le sol est sec, toute l’activité microbienne est ralentie, et les éléments nutritifs sont plus rares et donc plus difficiles à absorber par la vigne.
Pour le Château Mire L’Étang, près de Narbonne, cette extrême sécheresse a persisté pendant 14 à 15 mois depuis juin 2022, un record avec seulement 150 mm de pluviométrie atteint sur la période.
On retrouve le même constat au Château Régismont : un manque d’eau hivernal avéré. Il faut alors espérer que le taux de pluviométrie pour l’hiver prochain soit plus important que celui auquel nous avons fait face ces derniers mois.
Des disparités au printemps…
Par ailleurs, c’est au printemps que l’on constate des disparités de climats dans la région Languedoc-Roussillon. En effet, du côté de l’Aude, la sécheresse a persisté, alors que du côté du Gard, la pluviométrie a augmenté.
Le Domaine du Vistre, à Vauvert, a observé des pluies plus fréquentes. LP Nature constate que les précipitations au seul mois de mai ont été supérieures au cumul des précipitations de janvier à avril. L’activité des sols a alors repris et la croissance végétative a rapidement rattrapé son retard.
Toutefois, ces fortes précipitations, associées à une importante humidité ainsi qu’à la chaleur, entraînent une hausse de la pression des maladies fongiques, telles que le mildiou et l’oïdium.
Nos partenaires ont, fort heureusement, grâce à une vigilance accrue et un grand soin des vignes, réussit à maintenir un état sanitaire stable.
Avant la récolte 2023, l’équipe de LP Nature est optimiste : aujourd’hui, la situation sanitaire est bonne, « la vigne se porte bien et les conditions hydriques sont favorables ».
Même constat pour le Domaine du Vistre. La récolte s’annonce « très belle tant qualitativement que quantitativement », malgré la menace du mildiou, ou encore le danger des vers de grappes et des cryptoblabes, contenus grâce à l’utilisation, entre autres, de trichogrammes et d’un soin particulier amené aux sols.
Par ailleurs, dans l’Aude, les précipitations ont manqué ce printemps, mais nos partenaires présents là-bas ont pu y faire face. C’est le cas par exemple du Château Mire L’Étang, où grâce à un important investissement réalisé en 2015, un système d’irrigation permet d’assurer une recharge en eau suffisante des sols. On nous explique alors que le vignoble présente un « développement végétatif tout à fait normal » et que « le millésime 2023 peut alors être envisagé avec optimisme ».
Pour Monsieur Paillet, propriétaire du Château Régismont, malgré quelques parcelles encore non irriguées, la plupart ont pu bénéficier des installations d’irrigation. Les conditions sanitaires sont favorables.
Ainsi, malgré de nombreuses contraintes apportées par le climat de ces derniers mois, grâce à différentes installations ainsi qu’à la surveillance accrue des vignerons, le millésime 2023 s’annonce être une belle récolte.